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  Sa biographie
 

Norbert Wiener naît à Columbia (Missouri, U.S.A.) le 26 novembre 1894 et décède le 18 mars 1964 à l'âge de 70 ans en Suède.
Cet américain a eu un père polonais juif brillant, Léo WIENER : professeur de langues slaves à Harvard, parlait une vingtaine de langues et fut le premier à obtenir le titre de professeur de langues slaves aux États-Unis. Il fut à Varsovie camarade de classe de Ludwik Lejzer Zamenhof (médecin polonais créateur de l'espéranto)!
Il personnifie une réussite exemplaire : jeune émigrant, il arrive en Amérique sans rien et atteint les sommets de la vie académique. Il était historien, linguiste, auteur et traducteur!
En particulier, il traduisit les 24 volumes de TOLSTOÏ en anglais en deux ans, pour renforcer son salaire!
Sa mère , Bertha Kahn d'origine allemande juive.
 
Norbert se montra digne héritier de l'intelligence de ses parents puisqu'il sut lire qu'à un an de demi et qu'il commença à apprendre l'arithmétique dès l'âge de trois ans et demi.
 
Son père avait décidé d'en faire un génie et il dira plus tard à ce propos que la discipline imposée par son père était faite « peut-être de manière excessive ».
A 9 ans, il fit un rapide passage à l'école. Il termine ses études secondaires à 11 ans et demi et entre à l’université des Tufts pour étudier la biologie. Mais il s'avère être excessivement maladroit dans les manipulations expérimentales.
Finalement il est reçu à Harvard en 1909 pour étudier la zoologie.
 
Mais il décide de se réorienter et en 1910 il part étudier les mathématiques à l’université Cornell (université prestigieuse dans l'Etat de New York).
En 1911 il revient à Harvard pour commencer une thèse qu'il soutiendra en 1912. Il commente les travaux de Bertrand Russel sur la logique mathématique et obtient son doctorat à 18 ans !
Bertrand Russel était un philosophe et homme politique anglais, qui a fondé la logique contemporaine tout en essayant de l’appliquer à la question du fondement des mathématiques.
 
A ce moment là, il parle 7 langues étrangères dont le chinois.
 
Puis Norbert part pour l'Europe suivre divers enseignements à Cambridge (Angleterre). Il y rencontre notamment Russel et réalise alors combien sa thèse était loin de la véritable pensée de ce philosophe.
Ensuite il suit les cours de Landau et Hilbert (le plus fameux mathématicien du début du siècle) à Göttingen (Allemagne).
 
Dès le début de la Première Guerre mondiale, il rentre aux Etats-Unis et enseigne la philosophie à Harvard de 1915 à 1916.
 
En 1917-1918 il fait parti d'une équipe chargé de corriger les tables d'artillerie ( recueil qui regroupe les éléments de calcul des trajectoires en artillerie ). On peut considérer que ces recherches vont être à l'origine de la naissance de la cybernétique dont nous parlerons ensuite.
 
En 1919, il est nommé professeur au M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology, Cambridge près de Boston, U.S.A.) où il restera jusqu’à sa retraite en 1960.
D’une distraction légendaire, il raconte s’être arrêté dans le couloir du MIT à l’heure du déjeuner pour discuter avec un étudiant, et la discussion terminée, confus, demander à l’étudiant : « vous souvenez-vous dans quelle direction j’allais lorsque nous nous sommes rencontrés ? allais-je déjeuner ou est-ce que j’en revenais ? {cf source 8}
 
Il épouse Margaret Engemann en 1926 et retourne régulièrement en Europe à Göttingen ou à Cambridge avec Hardy. 
Il travaille sur différentes conceptions mathématiques ( le mouvement brownien, et les théorèmes taubériens, la transformation de Fourier...) et reçoit le prix Bôcher en 1933. Décerné tous les 3 ans par la Société américaine de mathématiques (AMS), ce prix, qui est l’un des plus prestigieux pour des travaux en mathématiques, est la plus ancienne distinction décernée par l’AMS. Le prix Maxime Bôcher met à l’honneur les publications qui se distinguent dans le champ de l’analyse des mathématiques.
 
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est amené à travailler sur les missiles anti-aériens et refuse de participer au développement de la bombe nucléaire. Cette guerre a sur lui un grand impact psychologique et il commençe à s'interroger sur la responsabilité des savants dans les atrocités de la guerre ( Hiroshima, les goulags, la kalashnikov …). En 1940 il est réformé pour cause de forte myopie mais il continue à travailler sur les missiles, ce qui l'amènera à s'intéresser aux phénomènes de contrôle et de feedback dont nous parlerons ensuite.
 
1943 est une date clé puisqu'il publie en collaboration avec le physiologiste Arturo Rosenblueth et l’ingénieur Julian Bigelow le texte fondateur de la cybernétique:« Behaviour, Purpose and Teleology ».
Ils décrivent notamment un nouveau système de lutte antiaérienne révolutionnaire : celui-ci pouvait prévoir la trajectoire de l’avion cible à partir d’un modèle analysant le comportement d’un pilote se sachant pourchassé.
 
De 1946 à 1953 il participa aux fameuses rencontres interdisciplinaires (mathématiciens, logiciens, anthropologues, psychologues et économistes)appelées « conférences Macy » organisées à New York par la fondation Macy. Ces colloques s'étaient donnés pour objectif d'édifier une science générale du fonctionnement de l'esprit. Ils furent notamment à l'origine du courant cybernétique, des sciences cognitives et des sciences de l'information.
 
En 1948 Wiener écrit « Cybernetics : Control and Communication in the Animal and the Machine » qui pose les bases de la cybernétique, cette nouvelle discipline pluridisciplinaire.
Ce livre connaît un grand succès et a dans le monde entier des répercussions énormes. On peut donner pour exemple l’article publié par le journal Le Monde le 28 février 1948, écrit par le Père Dubarle : « Une nouvelle science : la cybernétique. Vers la machine à gouverner » .
On peut aussi citer le colloque organisé en 1950 par Louis de Brooglie sur le thème : « La cybernétique, le signal et l’information ».Nous expliquerons ce qu'est la cybernétique par la suite.
 
Selon Philippe Breton dans son livre « l'utopie de la communication » en 1990, Norbert Wiener - traumatisé par l'implication des scientifiques dans les tragédies d'Hiroshima et Auschwitz - imagina et promut après la guerre, un nouveau concept de la communication (nouvelle vision du monde dont l'information et la communication étaient les éléments principaux).
Wiener publia à ce propos un nouvel ouvrage en 1950 intitulé « The Human Use of Human Beings : Cybernetics and society » traduit en français sous le nom de « cybernétique et société ». Il appelle les hommes cultivés à être conscient des répercussions négatives que peuvent avoir une utilisation perverse de l'information et de la communication.
 
Enfin il prend sa retraite en 1960 et décède quatre années plus tard à Stockholm.
Dans le même temps le M.I.T. révèle un ouvrage de Wiener assez mystérieux où il expose les contradictions entre la religion et la cybernétique (« God and Golem Inc., Sur quelques points de collision entre la cybernétique et la religion »).
 
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